L'EMDR

Emdr - doigt

Acronyme de « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » sa traduction en français signifie « Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires« .

Elle vise à résoudre les conséquences d’expériences de vie traumatisantes ou perturbantes, en désensibilisant émotionnellement les souvenirs-sources.

 

Indications de l'EMDR

L’Emdr est particulièrement efficace pour la prise en charge de traumatismes. Elle doit s’inscrire dans une prise en charge globale, organisée par un psychiatre ou un psychologue. Il s’agit d’une forme de thérapie brève et qui implique une participation active du patient.

 

Ses indications principales :

  • Traumatismes répétés (violence, agression, maltraitance infantile, relations amoureuses violentes, maltraitance professionnelle)
  • Stress Post-Traumatique (PTSD)
 
Les applications se sont depuis les années 80 diversifiées. L’EMDR est désormais également indiquée pour :

Origines de L'EMDR

Docteur en psychologie au Mental Research Institute de Palo Alto, c’est en 1987 que Francine Shapiro découvre, par hasard, l’EMDR. Atteinte d’un cancer, elle recherchait alors des techniques, ou des procédures, pour aider à gérer la relation corps/esprit.

Elle remarqua, tout d’abord, que certaines pensées désagréables disparaissaient subitement, puis qu’elles revenaient avec une charge émotionnelle moindre. En se concentrant attentivement sur le mécanisme, lorsque ces pensées se présentaient, elle remarqua que ses yeux se mettaient à bouger très rapidement et d’une certaine manière, repoussant ces idées de la conscience. Puis, lorsqu’elle y repensait, que la charge émotionnelle avait diminué.

Elle initia ensuite volontairement des mouvements des yeux, en concluant des résultats identiques : « Tout cela n’était qu’une extension de ce que je faisais depuis des années : utiliser mon esprit et mon corps comme un laboratoire ».

Faisant appel à des dizaines de volontaires, elle a alors développé des procédures basées sur des mouvements oculaires plus définis, pour en augmenter la portance. Ces procédures ont ensuite été utilisées avec des victimes de traumatismes, dans une expérience plus scientifique (essai contrôlé randomisé), avant de publier ses premiers résultats dans le Journal of Traumatic Stress, en 1989. Ce fut la première publication de ce qui porte désormais le nom d’EMDR.


Principes de L'EMDR

Lors d’un événement traumatique, la surcharge émotionnelle sous-tendue fait que nous n’arrivons pas toujours à mobiliser les ressources cognitives et adaptatives pour pouvoir gérer ou vraiment comprendre la situation. L’aspect soudain et saillant de l’événement (ou l’immaturité neurologique, si survient durant l’enfance) induit un traitement neuronal de l’information dysfonctionnel : l’événement prend alors une dimension traumatique.

Lors d’un traumatisme, la charge émotionnelle (décharge de l’amygdale notamment) empêche une interprétation cognitive et réfléchie de l’événement. L’émotion, non traitée, reste alors très active.

Selon l’EMDR, surmonter l’aspect traumatique d’un événement serait possible en mobilisant les ressources actuelles d’une personne pour retraiter le souvenir traumatique.

Il s’agirait alors de mobiliser les circuits neuronaux fonctionnels et actuels (non atteints par le souvenir traumatique) pour les connecter à l’événement source. C’est ce que l’on nomme « Traitement Adaptatif de l’Information (TAI) »

Techniques et pratique de l'EMDR

Retraiter l’information, liée à un traumatisme, implique de connecter partiellement le patient avec le souvenir traumatique (partiellement uniquement, pour ne pas que la personne reste ancrée, bloquée dans les schémas dysfonctionnels !) La personne doit ainsi être, à la fois, connectée au présent, avec le thérapeute (là où les ressources et les schémas fonctionnels restent actifs), et « dans » le souvenir traumatique.

Retraiter l’information serait donc possible à l’aide d’une maturité actuelle qui n’était pas présente lors de l’événement : Celle-ci permettrait de mettre à distance l’émotion.

La fin de la thérapie se signe par la désensibilisation de l’émotion source et une réinterprétation de l’événement (recadrage, tissage cognitif).

En pratique, le thérapeute demande à la personne de repenser au traumatisme, tout en suivant les doigts du praticien*. Suivre les doigts se fait dans l’instant présent : la personne reste donc à la fois ici et maintenant, et « dans » le souvenir traumatique. Les schémas fonctionnels actuels (les ressources à mobiliser), ainsi que les schémas neuronaux dysfonctionnels (liés à l’événement), sont alors activés ensemble.

Le patient se retrouve donc simultanément en contact avec l’événement traumatique du passé, et avec le présent et donc les ressources des schémas neuronaux fonctionnels. C’est par cette co-existence que le patient va parvenir à retraiter l’information et l’émotion (traitement adaptatif de l’information (TAI)).

 

*Le mouvement des doigts, suivi par le regard, peut être remplacé remplacé par un tapotement sur les genoux, en fonction des préférences de la personne.

 

L’Emdr, tout comme l’hypnose, se focalise avant tout sur les ressentis corporels et les émotions. Il n’y a pas de recherche de sens, ni de recadrage cognitif comme il pourrait y avoir en psychanalyse.

Cette approche a de nombreux points en commun avec la « technique d’exposition en imagination » (désensibilisation systématique) utilisée en thérapie cognitive et comportementale (TCC). Ces pratiques ciblent, toutes 2, les cognitions dysfonctionnelles en les associant aux ressources du présent.